les maladies sexuelle - ODDFEA

Observatoire pour la Défense de Droits des Femmes et des Enfants
Beobachtungsorganisation zur Verteidigung der Rechte von Frauen und Kindern
Droits humains et insertion socio-professionnelle
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Objectifs :
Zéro nouvelle infection à VIH.  
Zéro discrimination.  
Zéro décès lié au sida


Le Risque zéro n’existe pas. Faites-vous dépister !
L'ODDFEA se veut également d'intervenir dans le cadre des actions d'information et de prévention du VIH/Sida, des Hépatites et des Infections Sexuellement Transmissibles (I.S.T.)

Le dépistage pour touts - Transmettre l’Espoir !
Environ 25’000 personnes en Suisse ne savent pas qu’elles sont séropositives au VIH. Etant dans l’ignorance, elles peuvent transmettre le virus, en particulier par voie sexuelle, et elles ne peuvent pas être suivies médicalement. Afin de réduire la propagation de l’épidémie, un test de dépistage est désormais proposé à toute la population âgée de 15 à 70 ans hors notion d’exposition à un risque particulier.

Pour celles et ceux qui ont des facteurs de risques connus (hommes multipartenaires ayant des rapports sexuels avec des hommes, usager-e-s de drogues par voie intraveineuse, IST, hépatite B, hépatite C ou tuberculose diagnostiquée-s…), un test annuel est toujours recommandé. Aujourd’hui, les tests de dépistage sont fiables 6 semaines après l’exposition à un risque VIH.

Les traitements : que permettent-ils de faire ?
Il n’existe pas de traitement qui guérisse du VIH/sida. Les traitements actuels freinent l’évolution de la maladie et améliorent les conditions de vie des malades. Dans les pays les plus développés, les décès dus au sida ont fortement diminué depuis l’utilisation généralisée des multithérapies. Certain-e-s séropositif-ve-s ne supportent pas ces médicaments (effets indésirables importants) ou ne parviennent pas à les prendre régulièrement. En Suisse, toute personne atteinte par le VIH peut bénéficier d’une prise en charge sociale et médicale.

Discriminations et séropositivité
Les personnes séropositives sont encore victimes de discriminations dans le domaine médical ou dans le milieu du travail. L'ODDFEA a réalisé une enquête sur les discriminations à l’encontre des personnes vivant avec le VIH de novembre 2010 à janvier 2011.

La campagne d’ODDFEA "Transmettre l’Espoir " destinée aux migrants d’Afrique subsaharienne dénonce les idées reçues et incite à « faire passer le message » pour que les discriminations contre les personnes séropositives cessent. En ce moment nous préparons un dispositif clip vidéo porté par plusieurs personnalité africaines en Suisse avec des chansons multilingues pour faire passer le message.

Jeunes adultes et prévention
Deux jeunes parlent du sida et de prévention.
Silvia (26 ans) : "J’ai beaucoup stressé en attendant les résultats du dépistage. On ne m’y reprendra pas"
Mathilde (27 ans) : "De manière générale, j’évite les comportements à risque"

Origine du ruban rouge
Après la 1ère guerre du Golfe, l’Amérique se couvre de rubans jaunes en hommage aux 70 morts américains. Pour les milliers de morts tombés anonymement sur le front du sida, Franck Moore (décédé il y a peu de temps), artiste peintre new-yorkais, a alors l’idée d’épingler au revers de sa veste un ruban rouge. L’idée fait ensuite son chemin parmi les responsables d’associations américaines de lutte contre le sida, qui décident d’adopter ce ruban rouge comme symbole de leur combat. En demandant aux stars de le porter, ils comptent ainsi accélérer la prise de conscience et favoriser la mobilisation.

RESUME
En 2010, notre association à adopter de proposer aux Africaines un autre approche de lutte contre le VIH/sida en proposant le dépistage comme second axe de nos action. Deux mesures phares résument cet axe : la proposition d’un test à toute personne prise en charge dans le système de soins classique, et ce, en dehors de toute notion de risque ; un renforcement du dépistage ciblant les populations les plus exposées, les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes et les requérants d’asile débuté. Sachant que les problématiques de prévention et de dépistage sont indissociables.

Du côté des nos campagnes de communication  menées autour des 1ers décembre 2010, 2011, 2012 et 2013,  nous avons  incité la population Africaines  à réaliser un test. Dans la stratégie globale de prévention, le dépistage présente un double bénéfice : au niveau individuel, une personne dépistée peut être suivie et bénéficier d’un traitement, diminuant ainsi sa morbidité et sa mortalité ; au niveau collectif, une personne dépistée protège davantage ses rapports et avec une charge virale contrôlée, est peu, voire non contaminante.

ODDFEA et le dépistage
L’ODDFEA regroupe différentes associations et collectivités d’aide, conseils, formations, et encadrement pour les migrants. L’un de ses champs d’expertises  portent sur le VIH/SIDA, les hépatites virales et sur l’ensemble de la santé sexuelle. Depuis l’été 2008, plus de 1’800 usagers ont contribué à une enquête portant sur le dépistage du VIH et autres infections sexuellement transmissibles (IST) dont les résultats ont mis en avant un besoin de diversification des offres de dépistage. Une grande majorité des participants indiquait notamment être intéressée par la rapidité d’orientation des diagnostiques et les autotests.

Cinq ans plus tard, suivant notre objectif d’une approche quasi clandestine de lutte contre le VIH/sida dans les communautés des immigrants d’origine Africaine en Suisse, et alors que l’offre de dépistage a effectivement été étendue, nous avons fait le point sur le contenu des échanges concernant la thématique du dépistage.

Les migrants


Plus de 300 contacts avec des personnes d’origines étrangères ont utilisé l’un des dispositifs de l’Association ODDFEA pour obtenir des renseignements sur le dépistage toutes pathologies confondues. Leur moyenne d’âge est de 33,5 ans. La majorité est de sexe masculin (59,7 %). Les femmes sont plus jeunes que les hommes : 31 ans contre 35 ans.

Les migrants représentent près de la moitié des 3’350 découvertes de séropositivité à VIH estimées ces dernières années en Suisse. L’épidémie demeure active avec un taux de découvertes de séropositivité dans cette population de 31 pour 50’000, contre 3 pour 50’000 chez les autochtones Suisses ou naturalisés.

Le diagnostic est plus fréquemment posé suite à un test réalisé dans le cadre d’un bilan systématique, alors qu’il l’est moins suite à une prise de risque. Les entretiens avec les migrants mettent en avant de mauvaises connaissances pouvant avoir des répercussions sur leur évaluation du risque et ainsi que sur la pratique du dépistage.

De fausses croyances perdurent notamment sur le maintien de la virginité par des pratiques exclusivement anales. Les représentations anciennes du sida, avec des signes visibles de la maladie ou des symptômes spécifiques, sont plus présentes dans ces interviews.

J'ai jamais fait de test, où puis-je le faire ? Si j'ai pris des risques ? Non, c'est juste pour vérifier. Mais si je l'avais il y a aurait des signes non ? En janvier dernier je suis allé au Congo, j'ai eu deux partenaires avec qui... Mais bon elles avaient l'air en forme. J’ai eu des enfants, ma femme qui est au Gabon n'a rien. Ses tests sont négatifs donc je n'ai rien, non ?  Homme de 43 ans.

Conclusion
L’information sur la prévention VIH/sida repose aujourd’hui sur de multiples messages. Avec la diversification des types de tests et des contextes, les modalités de dépistage du VIH se sont complexifiées. Les règles édifiant le paysage de la prévention ont également évolué.

Un rapport non protégé avec une personne séropositive n’est plus, sous certaines conditions, considéré à risque de transmission du virus. On assiste alors à une redéfinition des risques mais aussi de l’intérêt du dépistage. Le Treatment as Prevention (TasP) illustre parfaitement les bénéfices collectifs et personnels associés au test.

Cependant, avec cette multiplicité d’informations, les messages de prévention sont devenus des sources de confusion pour le grand public et surtout pour les populations  migrantes. De mauvaises interprétations de ces messages ne sont pas rares et peuvent avoir des conséquences néfastes en termes de prévention. Par exemple, le concept de TasP bien qu’évalué aujourd’hui uniquement dans des conditions strictes, est parfois simplifié à l’extrême.

Les messages de prévention sont de plus en plus complexes à élaborer alors qu’en parallèle les informations de base ne sont toujours pas universellement connues (quand et comment réaliser un test ?) et les dispositifs classiques (prises de sang en laboratoire avec ou sans ordonnance) ne sont pas toujours ni adaptés ni accessibles à l’ensemble de la population et particulièrement à certaines sous-populations : horaires d’ouverture des centres de dépistage anonyme et gratuit, confidentialité des tests effectués en laboratoire pour les mineurs, accès au système de soins pour les migrants sans papiers (financièrement, linguistiquement), etc.

Si les dernières recommandations insistent sur un dépistage élargi renforcé pour certaines populations, notamment les Centres de Groupes Sida cantonaux, des efforts de prévention doivent également en concerner d’autres et notamment les jeunes : à quand une éducation sexuelle de qualité pour ces futurs adultes aux pratiques et aux orientations sexuelles diverses ?

Enfin, si le dépistage du VIH n’est pas pour tous un automatisme, celui des autres IST l’est encore moins, avec des pathologies absolument inconnues du grand public. Les médecins généralistes, ainsi que les gynécologues, au même titre que pour le VIH, ont un rôle important d’information de leurs patients.

De plus, la campagne menée par ODDFEA en 2011 ne doit pas rester isolée. Elle est un très bon exemple de support de prévention grand public. Dans ces conditions, les messages de promotion du dépistage du VIH pourraient  être simplifiés et clarifiés . La diffusion dans la population générale pourrait utiliser de  nouveaux médias et de nouveaux canaux afin de toucher les personnes passant habituellement à côté de ces messages de prévention.

En parallèle du développement de nouveaux outils de dépistage, le fonctionnement des dispositifs existants pourrait être amélioré en étant notamment davantage accessibles (géographiquement et en termes d’horaires). Une profonde réorganisation de l’offre de dépistage devrait permettre la coexistence de  chacune des modalités actuelles du test  sans créer de confusion,  et permettre à chacun de réaliser un dépistage dans des conditions adaptées à sa situation.

En parallèle, la lutte contre les discriminations et les stigmatisations,  constituant de véritables freins au dépistage, devrait être renforcée. Les bénéfices  aussi bien individuels que collectifs du dépistage mériteraient d’être promus. Le dépistage doit pouvoir prendre pleinement sa place en tant  qu’outil au sein d’une approche de prévention combinée .

 
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